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Quand l’imagerie redresse la clinique : l’examen physique était-il complet ? - 22/11/19

Doi : 10.1016/j.revmed.2019.10.131 
P.B. Vallayer 1, , L. Olagne 1, J.L. Kemeny 2, F. Ceruti 3, M. Andre 1
1 Médecine interne, CHU Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand 
2 Anatomopathologie, CHU Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand 
3 Urologie, CHU Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Nous rapportons l’observation d’un patient de 72 ans aux antécédents d’hypertension artérielle et d’amputation post-traumatique du membre supérieur gauche, admis pour amaigrissement involontaire, sueurs nocturnes, asthénie et syndrome inflammatoire inexpliqué.

Observation

Le patient se plaignait d’arthralgies inflammatoires des genoux. Il présentait une fébricule. L’examen clinique ne retrouvait pas de souffle cardiaque, pas d’hépatomégalie ou splénomégalie, pas d’adénopathie périphérique. Il y avait un épanchement des genoux modéré, sans autre atteinte articulaire. Le bilan biologique retrouvait : hémoglobine 10,2g/dL, Leucocytes 7 G/L sans anomalie de la formule, plaquettes 216 G/L, CRP 170mg/L, bilan hépatique normal, pas de pic monoclonal ; les hémocultures étaient stériles. La ponction articulaire des genoux retrouvait un liquide mécanique. Le scanner thoraco-abdomino-pelvien retrouvait un épaississement du bas fond cæcal sans autre anomalie. La coloscopie retrouvait 6 polypes sans argument pour une néoplasie. Le Quantiféron était positif et l’intradermoréaction mesurée à 13mm. La recherche de tuberculose urinaire n’était pas réalisée car la leucocyturie était transitoire. Les sérologies de Lyme, VIH, fièvre Q étaient négatives. La biopsie ostéomédullaire était évocatrice d’une localisation médullaire d’un lymphome de la zone marginale ce qui ne semblait pas expliquer le tableau clinique. La biopsie d’artère temporale ne retrouvait pas d’argument pour une artérite à cellules géantes.

Le TEP scanner mettait en évidence un foyer hypermétabolique testiculaire droit avec SUV à 17, des adénopathies inguinales gauches et pararectales droites et de multiples lésions osseuses. Rétrospectivement, le patient se plaignait d’une minime pesanteur testiculaire. L’examen clinique retrouvait une légère induration du testicule droit. Les marqueurs tumoraux (NSE, ACE) étaient normaux. L’écho doppler testiculaire montrait une hétérogénéité du parenchyme. Il était décidé d’une orchidectomie à visée diagnostique. L’histologie de la pièce opératoire retrouvait un lymphome à grandes cellules B de type centre marginal. Il n’y avait pas d’argument histologique pour une orchite tuberculeuse. Une chimiothérapie a été débutée (R-CHOP21), permettant l’amélioration clinicobiologique de notre patient.

Discussion

Le bilan de syndrome inflammatoire inexpliqué est une situation fréquente en médecine interne. Le recours aux examens d’imagerie est fréquent pour orienter la prise en charge diagnostique. Le lymphome à primitif testiculaire est une localisation rare de l’hémopathie (incidence estimée à 0,09 à 0,26 pour 100 000 par an [1]), probablement sous diagnostiqué compte tenu de sa localisation atypique (1 % des lymphomes non hodgkiniens) et certainement peu recherché lors de l’examen clinique systématique. Par ailleurs, le scanner thoraco-abdomino-pelvien n’explore pas cette région ce qui renforce l’intérêt du Tep scanner dans la prise en charge diagnostique des syndromes inflammatoires inexpliqués [2].

Conclusion

Notre observation permet de mettre en lumière un organe rarement examiné en pratique et pourtant foyer de multiples causes en médecine interne (lymphome, néoplasie, maladie inflammatoire, infection…).

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